L’intérêt du public de la Journée Infra 2020 était à la hauteur des défis à relever à moyen terme en matière d’infrastructures. Quelques 250 entrepreneurs, politiciens, représentants d’associations, décideurs et invités ont répondu présents.
Sous l’enseigne «Perspectives et défis: quid des infrastructures en 2040?», la Journée Infra du 4 février dernier au Convention Center de l’EPFL à Ecublens était entièrement dédiée à la problématique de mobilité liée à la croissance, avant tout économique.
Intervenants de marque
Les discussions menées par des personnalités politiques et de l’industrie ont non seulement permis de mettre en lumière les réels problèmes liés à la mobilité et son développement fulgurant, mais aussi de livrer des solutions.
Elu en 2019 président d’Infra Suisse et conseiller national depuis 2007, Christian Wasserfallen a ouvert les débats en présentant des chiffres éloquents: 37 kilomètres parcourus en moyenne par jour et par personne pour un total de 90 minutes consacrés aux déplacements, trafic ferroviaire entre Lausanne et Genève ayant plus de doublé en 15 ans (2000–2015), 78% de la population suisse en détention d’un véhicule, etc. Le calcul est vite fait: des actions rapides s’imposent!
Mobilité, croissance et planification
Avant de vouloir à tout prix révolutionner les infrastructures existantes, autrement dit le «hardware», Jérôme Cosandey, Président romand d’Avenir Suisse, a souligné l’importance d’optimiser l’utilisation de celles-ci : une plus forte densité de trafic, des incitatifs financiers, etc. Vision soutenue par Jürg Röthlisberger, directeur de l’OFROU, qui a relevé le taux d’exploitation alarmant des infrastructures, avec à l’appui la moyenne de 1,1 occupant par voiture. De plus, une décarbonisation de la mobilité est à ses yeux tant nécessaire que possible.
Olivier Français, Conseiller aux Etats, a rappelé que «planifier» ne signifie pas «réaliser» et vice versa: Afin de mettre en place des solutions adéquates et actuelles, le processus doit être efficace, les outils et moyens – notamment financiers – indispensables doivent être fournis aux décideurs. L’expansion de la mobilité est une demande du marché qu’il s’agit de satisfaire.
De vision à long terme, il en était également question dans la présentation de Jean-Pascal Gendre, directeur de CSD ingénieurs. Le projet mastodonte Cargo Souterrain a eu de quoi faire rêver l’assistance: système logistique global, automatisé et à commande numérique. Selon les prévisions, d’ici 2050, dix hubs et quelques 500 kilomètres de réseau relieront les centres situés au nord des Alpes. Outre une diminution des émissions de CO2 de 80% de même qu’une réduction de 30% du transport de marchandises en ville, Cargo Souterrain permettra une baisse drastique de la nuisance sonore sur tout le territoire. Son plus grand atout réside néanmoins certainement dans la capacité d’une distribution «justintime», élémentclé de compétitivité et écologiquement plus rentable.
Partenariat et réseautage
Audelà des réflexions globales et projections d’avenir, la Journée Infra offre à ses hôtes une plateforme de réseautage convoitée. Le programme accorde en effet une place nonnégligeable à la prise de contact et échanges spontanés parmi les participants.
Le 4 février, Cadres de la Construction Suisse, partenaire de l’événement, n’a pas manqué le rendez-vous. Une délégation de trois personnes avait fait le déplacement.
«Le contact humain est primordial dans notre profession, il est pour moi donc très enrichissant de rencontrer de nouvelles têtes et d’échanger dans un cadre décontracté» résume Luis Mendes, contremaître chez DC Santos et président de la section de Genève.
Plus d’informations sur le contenu de la manifestation ainsi que les références des différentes interventions sous le lien: www.infra.suiss.ch/fr
Texte: Floriane Dudek
Photos: ARC, Jean-Bernard Sieber